Tout public à partir de 9 ans
Durée 1h
Les hommes utilisent des cartes depuis la plus lointaine antiquité, probablement avant même l’invention de l’écriture. Certains dessins découverts dans des grottes préhistoriques pourraient bien constituer des croquis de leurs territoires. La carte se présente ainsi comme un objet utilitaire mais aussi un objet conceptuel ; une représentation du monde.
Les cartes, objets invitant à la rêverie, sont aussi des objets liés au pouvoir. En même temps que la nécessité d’amplifier notre connaissance du monde, la volonté humaine de cartographier les territoires répond au besoin de clarifier la propriété. Cartes militaires, cartes maritimes, cartes des échanges commerciaux, cartes du ciel, la représentation du monde est aussi un enjeu de puissance technique et politique. Dans la carte, il y a la frontière, la conquête, la domination, les murs. Dans la carte, il y a l’ennemi, l’autre, l’étranger. Bien des zones du monde sont enlisées dans des guerres ou des conflits liés à une frontière.
J’appartiens à la génération qui a grandi entre deux mondes : celui des cartes en papier qu’il faut replier en se contorsionnant et celui de Google Maps. Il me parait intéressant de raconter aux jeunes gens d’aujourd’hui les différentes histoires des humains dans l’espace terre.
En suivant les quatre acteurs, qui eux-mêmes se questionnent sur la cartographie, Bouger les lignes propose d’aiguiser le regard du public sur la fonction des cartes, leur fabrication, la diversité de leurs usages (militaires, commerciaux, politiques, touristiques…) et les nombreuses notions qui l’accompagnent (la frontière, la conquête, le territoire, la triangulation ou encore le progrès scientifique).
Chemin faisant, le spectacle n’oublie pas de laisser la part belle aux cartes imaginaires, à l’exploration, à la verticalité du monde, à faire bouger les lignes. Et ouvrir en grand des espaces pour errer, rire, rêver et se perdre. Savoir ce qu’on voit et aimer regarder ailleurs.
Bérangère Vantusso