FESTIVAL DES LANGUES FRANÇAISES 2025

S’accompagnant d’un trombone, d’une guitare électrique, d’une basse et d’un tuba, Joachim Latarjet donne vie aux textes de Charles Pennequin, poète hypnotique et provocateur. Il y a de l’outrance, de l’excès, de l’humour, mais surtout beaucoup de poésie dans les textes de Charles Pennequin, ancien gendarme devenu écrivain-poète. Ses phrases avancent en spirale, chacune se nourrissant de ce qui vient d’être écrit, prolongeant l’idée jusqu’à son extrême. Joachim Latarjet amplifie cette intensité en mêlant boucles musicales et ritournelles, donnant ainsi une nouvelle vie à cette poésie sonore qui oscille entre rage, drôlerie et élan vital. C’est mort (ou presque) : tout l’essentiel est dans ce « presque ».

LE MOT DU FESTIVAL • « Nous ouvrons cette édition en mettant à l’honneur… la poésie sonore ! Le multi-instrumentiste virtuose Joachim Latarjet, compositeur pour Philippe Decouflé, familier des festivals de jazz, insuffle une dimension scénique unique à la poésie de Charles Pennequin. Une performance qui en sublime le texte et intensifie l’expérience poétique. Vous n’entendrez plus la poésie de la même oreille… »

Le festival accueille la Conférence nationale des écritures contemporaines pour le théâtre. Organisé par ARTCENA, le Centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre, ce rendez-vous réunit une dizaine d’acteurs engagés dans la promotion des écritures contemporaines au théâtre.

En partenariat avec le CDN de Normandie-Rouen, le Quartier des autrices et des auteurs (QD2A) du Théâtre des Quartiers d’Ivry – CDN du Val-de-Marne, Comité de lecture du Théâtre de la Tête Noire, Le Préau – CDN de Normandie-Vire, Le Tangram – Scène Nationale d’Évreux.

Avec Milena Csergo (théâtre) & Victoria Belen (cirque) et Marie Vauzelle (théâtre) & Elsa Caillat (cirque)

Auteur·es en Tandem propose à deux autrices – l’une issue du théâtre, l’autre du cirque ou des arts de la rue – de se rencontrer pour mêler leurs univers artistiques. Après plusieurs résidences d’écriture, les duos sélectionnés viennent présenter le fruit de leur collaboration en cours. Leurs travaux promettent d’interroger autant le rapport au texte et à la parole dans les créations circassiennes que le langage corporel dans l’écriture dramatique.

Un dispositif mené par ARTCENA, en partenariat avec la Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie, La Chartreuse – Centre national des écritures du spectacle et le CDN de Normandie-Rouen.

Avec Omar Mounir Alaoui ou Vincent Arfa et Roxane Lossy ou Louise Saillard »

Anaïs, une collégienne rebelle que personne ne veut comme amie, passe ses journées à se bagarrer. Un jour, dans un élan de colère, elle brise un bougeoir transmis de génération en génération, libérant Victoria, son aïeule née en Égypte en 1890. Cette rencontre inattendue va pousser Anaïs à renouer avec ses racines, sa culture et sa langue d’origine pour retrouver le chemin du bonheur. En s’inspirant de son aïeule dont le destin fut celui d’une paria, l’autrice Jalie Barcillon livre un vibrant hommage aux exilé·es et aux langues natales oubliées, mêlant à la poésie une belle dose d’humour.

LE MOT DU FESTIVAL • « Adaptation en version courte de la pièce Les Flamboyantes, ce texte de Jalie Barcilon rend hommage aux exilé·es et à leurs histoires parfois douloureuses. En œuvrant à la réhabilitation des langues et cultures oubliées, il célèbre avec force la résilience et la mémoire. »

En partenariat avec Rouen Bibliothèques.

Avec Ewlyne Guillaume et Serge Abattuci

Dans un bar désormais vide, la patronne attend, depuis de longues heures, le patron qui ne rentrera pas cette nuit. Elle interpelle le videur en pleine ronde. S’engage alors un échange mêlant aveux et reproches, menant peu à peu les personnages vers leur part de failles et de silence à démêler. Avec ce texte sur l’errance, l’humiliation et l’espérance, l’auteur martiniquais Alfred Alexandre raconte ici comment conquérir sa liberté une fois le maître disparu. Ce spectacle à venir est porté par le Centre dramatique Kokolampoe de Guyane, et interprété par des artistes ultramarins.

LE MOT DU FESTIVAL • « Alfred Alexandre explore avec finesse la complexité des relations entre femmes et hommes au sein de la société martiniquaise. Figure majeure de la nouvelle littérature antillaise, Alfred Alexandre œuvre activement au sein d’ETC Caraïbes pour la promotion des auteurs et autrices caribéen·nes de théâtre. »

En partenariat avec La Chartreuse – Centre national des écritures du spectacle et l’Institut Français.

Avec Rémi Dessenoix, Xavier Coppet, Charline Poronne, Jean-Marc Talbot, Manon Rivier

Sous couvert d’une fiction policière se déroulant à Paris en 2076, l’auteur Angelo Jossec imagine, données scientifiques à l’appui, le futur probable de notre système agroalimentaire lorsque la génération née en 2000 atteindra la fin de son espérance de vie. La catastrophe d’ores et déjà annoncée serait-elle irrémédiable ? Ou bien notre honte d’imaginer un jour appartenir à cet avenir saura-t-elle nous tirer de notre aveuglement ? Angelo Jossec entend bien faire de notre tristesse la source d’un élan d’empathie, de sursaut et d’espoir. L’humanité ne saurait attendre.

LE MOT DU FESTIVAL • « À travers cette dystopie, Angelo Jossec nous invite à réfléchir sur l’inaction qui nous habite, qu’elle soit individuelle, collective ou politique. »

Doda est routier sur la RN44 à Madagascar. Orphelin élevé par sa grand-mère, il cherche son père depuis des années, au gré de ses tournées, entravé par cette absence. Il s’arrête comme tous les jeudis à l’Épi-bar d’Ankodahoda – au milieu de nulle-part – tenu par Claudette qu’il aime en secret. Or, celle-ci aurait aperçu un homme aux habitudes étranges. Et si, depuis toutes ces années, il avait vécu sans le savoir tout près de celui qui lui manque ? Et si, depuis toutes ces années, il n’avait vécu qu’à côté de sa vie ? Un théâtre intime fort d’une poésie singulière pour dire les silences et les absences, ce qui s’écrit en creux.

Lauréat du Prix RFI Théâtre 2024, ce texte de l’écrivain malgache Gad Bensalem a impressionné le jury qui a salué « un road movie dans un pays en crise dans une langue poétique et rythmée, un western contemporain qui explore le temps, les personnages, l’héritage et la famille avec élégance, humour et silences ».

LE MOT DU FESTIVAL • « Pour la toute première fois dans l’histoire du Prix RFI Théâtre, la mise en espace et en jeu de ce texte sont confiées à un duo de marionnettistes : Camille Trouvé & Brice Berthoud (Les Anges au Plafond). Voilà une belle occasion de mettre en lumière, par la dimension onirique du jeu marionnettique, toute la puissance évocatrice de ce texte empreint de réalisme magique. »

En partenariat avec Les Francophonies de Limoges – Des écritures à la scène, le CDN de Normandie-Rouen, la SACD, l’Institut français, le Théâtre Ouvert et la Villa Ndar à Saint-Louis du Sénégal.
Le texte ouvrira la 13ème édition du cycle de lectures « Ça va, ça va le monde ! » proposé en juillet 2025 par RFI dans le cadre du Festival d’Avignon.

Sur un recueil de poèmes dirigé par Nada Ghosn et Paulina Spiechowicz (éditions Kaph Books)

Hala Ghosn propose, le temps d’un midi, une lecture de poèmes contemporains tirés de l’anthologie des poétesses libanaises, éditée par Nada Ghosn et Paulina Spiechowicz. Ce recueil de 100 poèmes reflète la richesse et la diversité des voix féminines qui, chacune à sa manière, racontent les multiples facettes d’un pays secoué par l’histoire. Un pays où “la douceur se mêle à une force extraordinaire, où la joie s’accompagne du sentiment perpétuel d’une catastrophe immanente”. En français, anglais et arabe, ces poèmes font résonner les voix de femmes, connues ou émergentes qui, trop souvent, ont été sous-représentées, tant dans les études littéraires que dans le milieu artistique.

LE MOT DU FESTIVAL • « Écoutez les textes innovants de ces autrices comme May Murr, Etel Adnan, Andrée Chédid, Huguette Caland, et plus récemment Hoda al-Naamani, Venus Khoury Ghata, Samia Toutounji… nous invite à explorer les liens entre dimension politique et poétique. »

Avec les établissements partenaires : les Lycées Marcel Sembat et Les Bruyères (Sotteville-lès-Rouen), le Lycée Jeanne d’Arc (Rouen) et le Lycée Professionnel Jean-Baptiste Colbert (Petit-Quevilly).

Le Prix Jeanne Laurent du festival (dont le nom rend hommage à la « mère de la décentralisation théâtrale »), récompense chaque année un texte de théâtre contemporain choisi par le jury lycéen du festival.

LE TEXTE LAURÉAT :

ANNA de Pamela Ghislain
Lors d’une soirée, Anna et Victor se rencontrent, dansent et flirtent. Mais la fin de soirée dérape. Victor veut aller plus loin, Anna dit non. Il insiste jusqu’à obtenir ce qu’il veut. Rongée autant par la culpabilité que par le doute, Anna trouvera la force de déposer plainte au commissariat. Une pièce qui questionne avec nuance le regard de la société sur le viol.

LES AUTRES TEXTES EN COMPÉTITION :

FRÉDA de Kaïnana Ramadani & Azani V. Ebengou
Un soir, Mariama décide de quitter le spectacle où elle jouait Joséphine Baker. Incarner une femme noire fétichisée et exotisée est devenu insupportable. Entre créole et français, Mariama se livre : son identité de femme noire, ses racines réunionnaises, la nostalgie des Comores, son métier d’actrice et le poids de l’histoire coloniale qui pèse encore sur ses épaules.

LES VIDOMÉGONS d’Edith Sènan Zodehougan
La jeune Tonan sait qu’elle doit quitter sa famille pour être placée chez Aladja, une dame qui vit à Cotonou. Elle affronte ce départ avec courage sans savoir qu’elle va connaître le sort de ces nombreux « enfants placés » (Vidomégons) victimes de maltraitance. L’histoire d’une fuite vers un refuge où ces enfants s’unissent et s’organisent, où une vie, même précaire, devient possible.

LE MOT DU FESTIVAL • « Pour cette nouvelle édition du prix, la création et la conception du trophée remis à l’auteur ou autrice lauréat·e ont été confiées aux élèves du Lycée Professionnel Jean-Baptiste Colbert de Petit-Quevilly. »

Doda est routier sur la RN44 à Madagascar. Orphelin élevé par sa grand-mère, il cherche son père depuis des années, au gré de ses tournées, entravé par cette absence. Il s’arrête comme tous les jeudis à l’Épi-bar d’Ankodahoda – au milieu de nulle-part – tenu par Claudette qu’il aime en secret. Or, celle-ci aurait aperçu un homme aux habitudes étranges. Et si, depuis toutes ces années, il avait vécu sans le savoir tout près de celui qui lui manque ? Et si, depuis toutes ces années, il n’avait vécu qu’à côté de sa vie ? Un théâtre intime fort d’une poésie singulière pour dire les silences et les absences, ce qui s’écrit en creux.

Lauréat du Prix RFI Théâtre 2024, ce texte de l’écrivain malgache Gad Bensalem a impressionné le jury qui a salué « un road movie dans un pays en crise dans une langue poétique et rythmée, un western contemporain qui explore le temps, les personnages, l’héritage et la famille avec élégance, humour et silences ».

LE MOT DU FESTIVAL • « Pour la toute première fois dans l’histoire du Prix RFI Théâtre, la mise en espace et en jeu de ce texte sont confiées à un duo de marionnettistes : Camille Trouvé & Brice Berthoud (Les Anges au Plafond). Voilà une belle occasion de mettre en lumière, par la dimension onirique du jeu marionnettique, toute la puissance évocatrice de ce texte empreint de réalisme magique. »

En partenariat avec Les Francophonies de Limoges – Des écritures à la scène, le CDN de Normandie-Rouen, la SACD, l’Institut français, le Théâtre Ouvert et la Villa Ndar à Saint-Louis du Sénégal.
Le texte ouvrira la 13ème édition du cycle de lectures « Ça va, ça va le monde ! » proposé en juillet 2025 par RFI dans le cadre du Festival d’Avignon.

Avec Malou Vigier, Marcel Dongo, Criss Niangouna

Lors d’une veillée funèbre congolaise en l’honneur d’un père qu’ils ne connaissent pas, trois demi-sœurs et demi-frères se disputent les modalités des funérailles. Certain·es défendent l’inhumation traditionnelle au village natal, tandis que d’autres prônent la crémation pour des raisons économiques. Une querelle qui, en faisant vaciller un équilibre familial déjà trop précaire, va soulever la question de leur identité commune.

LE MOT DU FESTIVAL • « Dans un style d’écriture assez comique, qui s’amuse de l’exagération, Eric Maniengui s’appuie sur l’histoire d’une famille afro-descendante pour explorer la complexité de l’histoire d’un pays : le Congo RDC. »

Texte sélectionné par le label JTL Jeunes textes en liberté.

Avec Princy Borgne, David Decraene, Amélia Ewu, Ludovic Laloy et Véronique Muller

Dramane est parti, emportant avec lui ses secrets et ses non-dits. Sénégalais et musulman, il n’a laissé aucune consigne pour son enterrement. Non pratiquant, il a élevé ses enfants sans religion particulière, tandis que sa femme est catholique. Réunie le temps d’une journée, la famille doit décider entre rapatriement du corps et enterrement musulman ou laïque en France. Mais qu’aurait-il souhaité ? Que faut-il faire ? Tiraillée entre le devoir filial et la colère, la famille tente de faire face. Pendant ce temps, l’esprit de Dramane hante la maison, cherchant à communiquer avec celles et ceux qu’il n’a jamais su atteindre de son vivant.

LE MOT DU FESTIVAL • « Irène Seye aborde avec humour et fantaisie les thèmes de la transmission, de l’héritage culturel et des relations familiales. Faut-il connaître ses origines pour comprendre qui l’on est ? »

Avec Lucas Borzykowski et Agnès Serri-Fabre

En co-accueil avec L’Étincelle, Théâtre(s) de la Ville de Rouen

Chaque année en France, plus de 10 000 personnes disparaissent sans laisser de traces, emportant avec elles leurs mystères et leurs raisons. Nous suivons l’histoire du couple, Esther et Arthur, qui décide de disparaître mais chacun·ne de son côté. Ce phénomène déroutant des disparitions volontaires questionne notre rapport à l’habitat, à la sédentarité et aux territoires. Il interroge notre désir d’évasion, nos aspirations à l’inconnu, mais aussi la douleur des séparations et la puissance des retrouvailles. Et si par cet acte radical, Esther et Arthur ne cherchaient pas simplement à réinventer leur place dans un monde qui leur échappe ?

LE MOT DU FESTIVAL • « En explorant les liens qu’elle tisse avec les personnages, Pauline Letourneur parvient à aborder ce phénomène avec grande délicatesse et sensibilité poétique. Elle interroge ainsi notre relation au monde et l’importance aux choses simples et essentielles de la vie. »

En partenariat avec La littoralité francophone de Canteleu

On aimerait qu’il soit « normal », qu’il se fonde parmi les autres enfants, ceux qu’on dit “normaux”. Depuis toujours, on le surveille du coin de l’œil, on chuchote sur son passage. Certains le trouvent étrange, d’autres assurent qu’il parle aux oiseaux. Puis, un jour d’hiver, il disparaît. La police lance une enquête. Ses parents le cherchent désespérément, les hypothèses fusent. Est-ce une fugue ? Un enlèvement ? Ou cet enfant n’aurait-il pas simplement tenté, par cette disparition, de libérer ses parents du poids de sa propre existence ?

LE MOT DU FESTIVAL • « L’autrice Marie-Christine Lê-Huu aborde avec une grande sensibilité notre regard sur l’altérité, sur la pluralité des manières d’exister et notre capacité à véritablement comprendre l’autre. »

L’autrice chinoise Jing Wang questionne, avec ce texte, comme dans un jeu de miroir, le destin de trois femmes étrangères vivant en France. Inspiré de sa propre expérience, de sa relation avec sa mère et de celles de femmes qu’elle a rencontrées, Moi, Elles oscille entre fiction, poésie et réalité, entre ici, le Mali, l’Iran et la Chine. Trois récits de femmes qui d’une génération à l’autre, de l’intime à la grande histoire, et d’un continent à l’autre, cheminent vers leur émancipation.

LE MOT DU FESTIVAL • « Trois générations, trois cultures, trois parcours d’artistes femmes qui s’entrelacent pour interroger des questions universelles : l’héritage, la transmission, l’exil et l’identité. »

Ce spectacle fera partie d’un diptyque avec le dernier texte de Maria Kakogianni, Iphigénie à Kos, publié aux éditions Excès (2024). Il s’agit de revisiter dans un ancrage contemporain la figure d’Ajax, grand guerrier dans l’Iliade d’Homère et dans la tragédie de Sophocle. Ajax est un homme en colère et un homme fatigué. Qu’est-ce qu’il fait là ? Lui est-il possible de raconter son histoire ? Quel monde transmettre ? Les mots semblent inutilisables, hantés, coupables. Dans un monologue en huis clos cerné par la présence de fantômes, c’est peut-être au moment où il essaie de parler à son enfant que ce qui n’était que prison mentale devient refuge sensible.

LE MOT DU FESTIVAL • « Maria Kakogianni, philosophe et autrice et Cyril Leclerc créateur son et lumière s’associent à Julien Frégé, acteur et metteur en scène au sein du Groupe Chiendent pour travailler sur la figure d’un héros mythique. »